Pustularia globulus brevirostris var. grisgris - Lorenz, 2014

Pustularia globulus brevirostris var. grisgris   Lorenz, 2014  

Nouvellement décrite et considérée comme une variété la coquille présentée ci dessous a été ramassée sur la plage de Grisgris sur l'Ile Maurice
et Grrrrrrrr ! Nous, nous n'en avons bien sûr pas trouvé.


Je ne me souviens pas non plus en avoir vu chez Eric (ami de Félix). Faut dire, que nous en avons tellement vu chez Eric qu'un oubli n'est pas extraordinaire.
Pour l'instant cette petite coquille qui semble ne se trouver qu'à Grisgris se monnaye encore assez cher pour que je n'ose demander à Eric de m'en poster une.
Par contre sur le forum il peut en poster autant qu'il veut 

2 dernières cypraea qe j'identifierai bien Pustularia globulus brevirostris, pour confirmation.
Elles mesurent 15mm et 13mm, provenance Ile Maurice.

Il s'agit bien de Pustularia globulus brevirostris. Mais elles sont mal heureusement usées et roulées. Des trouvailles d'un ramassage sur une plage paradisiaque?

Pustularia globulus brevirostris (Schilder & Schilder, 1938) 

Dernièrement Félix Lorenz à introduit
la variété grisgris en 2014
pour désigner les Pustularia globulus brevirostris
de coloration très claire car souvent trouvées
roulées sur le rivage de la plage de  Gris Gris
au sud de l'île Maurice

(avec les Bistolida owenii owenii
  Var. menkeana trouvées également roulées
sur cette même plage)

PLF a écrit:la variété gris gris de coloration très claire car souvent trouvées roulées sur le rivage de la plage de Gris Gris au sud de l'île Maurice.

(avec les Bistolida owenii owenii Var. menkeana trouvées également roulées sur cette même plage)

Bonsoir ! Désolée, spécifiez-le, s'il vous plaît : des coquilles roulées décrivent-elles maintenant comme des variations ?  Ou est-ce que cette population locale a une telle couleur même lors de la vie ?

Il s'agit des Pustularia globulus brevirostris. 
          f. grisgris Lorenz, 2014

du Sud de l'île Maurice

Elles sont de coloration très claire
( et le plus souvent trouvées échouées sur la plage)

C'est-à-dire que le mot-clé est le plus souvent ? Y a-t-il des représentants vivants de coloration tres claire ???

Elles sont blanc nacrées relativement en bon état même si elles ont été trouvées vides.

J'ai également quelques exemplaires beaucoup plus roulés de globulus brevirostris qui ont gardées leur couleur jaune/orange et perdu leurs points.

Je suis intéressée s'il y a des animaux vivants avec des coquilles de cette couleur... Cependant, dans toutes les descriptions, je ne vois que des mortes de cette plage...

http://www.rbridges.com/catalog/Cowries/view/1/191-1-5114.html

"Found dead on beach. Interesting variation known only from this isolated spot in Mauritius. ... For detailed description please see "Monograph of the Genus Pustularia (Gastropoda: Cypraeidae)" by Dr. Felix Lorenz, 2014, published by Conchbooks, Germany. This taxon is virtually unknown in private collections, a rare opportunity to have one".
 "Trouvé mort sur la plage. Une variation intéressante connue uniquement de cet endroit isolé de l'île Maurice. ... Pour une description détaillée, veuillez consulter "Monographie du genre Pustularia (Gastropoda: Cypraeidae)" du Dr Felix Lorenz, 2014, publiée par Conchbooks, Allemagne. Ce taxon est pratiquement inconnu dans les collections privées, une rare opportunité d'en avoir un".

WoRMS :

http://www.marinespecies.org/aphia.php?p=taxdetails&id=820131

Voici une photo pour comparaison entre les spécimens blanc nacrés et ceux jaune/orange de même provenance:



Et une coquille "jaune" de même provenance bien roulée mais toujours jaunâtre en dessous.

Même roulées, elles sont superbes, Valentin Del. Très typiques de la forme nominale globulus brevirostris, et non pas de sa forme deannae décrite dans la Monographie du genre Pustularia de ce cher Dr LORENZ publiée en 2014. En ce qui concerne la forme f. Grisgris Lorenz 2014, il précise bien (page 44) que les spécimens récoltés à ce jour ne sont pas vivants, car le milieu dans lequel on peut les trouver (en bordure de récif) est difficilement accessible. Quoi qu'il en soit, PLF a raison de proposer Globulus brevirostris f. grisgris, étant donné la couleur très claire de ta première série, très proche des illustrations de l'ouvrage du Dr. LORENZ pour cette forme. Toutefois, une couleur lègèrement jaunâtre caractérise des spécimens moins abîmés (cf. photo des illustrations). La présence de spécimens de même forme générale, mais plus jaune-orangés sur l'île Maurice est également confirmée. Ils représentent la forme attendue de globulus brevirostris.

Merci !

Je me suis demandée s'il y a quelque chose de spécial dans la composition chimique de l'eau locale qui explique l'existence de cette variation... Je parle de couleur et si assez bon état...

Bonsoir,
Felix Lorenz a introduit la variété "grisgris" en précisant qu'il s'agissait d'un nom de variété invalide au sens du code de nomenclature zoologique. Il ne prend donc pas de position taxonomique définitive.
Il explique ensuite que cette forme se caractérise par rapport à toute les autres par sa couleur plus pâle et par un ratio de masse de la coquille beaucoup plus élevé que chez les autres coquilles de l'espèce (19,5 au lieu de 15,9).
Il explique aussi pourquoi il n'en a pas été trouvé de vivantes. Et pour être allé sur place, je confirme totalement ce que Lorenz écrit (Eric pourra également sans doute). La plage de Gris-Gris est situé sur la côte sud de l'Ile Maurice et, à ce seul endroit, il n'y a pas de récif barrière protégeant la côte. Se fracasse donc directement sur la plage, une houle gigantesque et impressionnante, venue tout droit de l'Antarctique. J'y suis allé par un temps nuageux, durant l'hiver austral. Le roulement des vagues s'écrasant sur le sable corallien soulevait un grondement intimidant et imposait aux visiteurs l'humilité et un silence respectueux. Le sable de la plage est mêlé d'une quantité impressionnante de petites coquilles de gastropodes. Avec un peu de patience, on y trouve des owenii, des globulus, cicercula et plein de petites mitres et autres familles... Cependant, je n'en ai pas trouvé ce jour là, seulement quelques owenii... Pour moi, c'est un fabuleux souvenir.
Il est de fait impossible de plonger à cet endroit à cause de la houle permanente.
En conclusion, l'habitat de cette forme présente un milieu unique à Maurice et la récolte de matériel vivant n'y est guère possible. Cela explique à la fois l'absence de spécimens vivants et la présence d'une forme adaptée à ce biotope.

Lorenz, F., 2014. Monograph of the Genus Pustularia. p. 44. ConchBooks.

Un grand merci pour votre réponse ! 

Vos messages sont toujours très intéressants et instructifs 

Quelle expérience ! Cest un très sympathique récit. D'ailleurs, Valentin Del, tu ne nous a pas dit d'où viennent précisément tes globulus de l'île Maurice. Est ce la même plage ?

Les coquilles blanches viennent bien des alentours de gris gris, les coquilles orange sont elles trouvées un peu partout autour de l'Ile.
Je confirme, impossible de se mettre à l'eau même pour un nageur/plongeur expérimenté mais l'endroit est très joli.
Hors grosse tempête qui délogerait des individus vivants, il semble impossible de voir l'animal.

Bonsoir,

Pour illustrer ce post, voici quelques photos de l'endroit prises en 2013:


Guère attirant à première vue!

On peut quand même voir des baleines croiser au large!

Plage de Gris-Gris: beau temps et houle plutôt faible

Aux alentours




Sur la plage, j'avais trouvé des caputserpentis érodées et des morceaux de depressa + 1 nucleus dans un sale état. La zone frangeante peu profonde et balayée par les vagues est vraisembablement l'habitat des caputserpentis et des depressa. Pour ce qui est des nucleus et des pustularia, je parierai plus juste au-delà des vagues mais à des profondeurs supérieures à 5 ou 10m. Ces petites ne sont pas armées pour résister au flux et reflux incessants des vagues. Mais à 10m, il y a beaucoup moins de mouvement d'eau. Et elles se cachent dans les anfractuosités et autres amas de coraux morts, dont elles se font quand même déloger lors des grosses houles générées par les tempêtes...

Pour ce qui est d'en trouver des fresh dead ou vivantes, j'imagine qu'il faut choisir une météo clémente, sans vent ni houle (ça doit arriver...), partir en zodiac depuis Souillac et rejoindre le spot par la pleine mer et plonger en bouteilles par 10-20 mètres (de nuit pour en trouver des vivantes). C'est quand même une petite expédition et il faut avoir le temps...

Merci pour les photos, ça me rappelle des souvenirs ;-)

Il y a aussi, aux extrémités de la plage, là ou les vagues se fracassent, de très grosses mauritiana mais aller les chercher peut s'avérer assez périlleux (pour les oursinophiles, c'est un Colobocentrotus atratus que l'on aperçoit).

Merci pour vos souvenirs, cest passionnant et très instructif. Un complément parfait aux livres spécialisés. J'adore.